On the Road Again.

Deux jours plus tard, au port de Stormwind.

Un petit galion de trois mats y était amarré. Équipé de cannons, on pouvait lire "El Sagitario" sur la coque. Ca figure de proue, elle, représentait un archer pointant son arc bandé.
Le quai n'était pas très peuplé, il était dix heures du matin, et les rares dockers s'affaissèrent à transporter quelques provisions dans le navire. Ĵaspero se tenait à proximité du navire, en train de discuter avec un autre homme habillé à la mode du gouverneur.

Yé te le dis. C'est apparemment tous ce que tu aimes.
Ouais, ouais. Ti me là déjà fait une fois, Ĵaspero. J'hésite à te croire, pour le coup.
Yé te propose des hydres, et et d'autre monstres "aussi fabuleux qu'exotiques". Vois ça, comme une façon de me faire pardonner pour la dernière fois.
Oh mais je te pardonnerais... si il s'avérerait que je pourrais les voir. La dernière fois, ti m'avais fait perdre mon temps. D'ailleurs je l'attends toujours ce monstre insulaire.
Oui, oui. Yé sais. Yé m'était trompé, ok. Mais là, tu as l'occasion de croiser des monstres fabuleux, des vrais. Comme tu en a toujours rêvé.
Je vois. Ti semble vraiment y croire à cette histoire. Je veux bien t'accompagner, comme au bon vieux temps. Mais ti a intérêt a tenir promesse, sinon ti ne pourra plus compter sur moi.
Oui, merci. Matheus. Yé sais qu'avec toi tous se passera bien.
Mouis, ouais. Bon! Quand levons-nous les amarres ?
Lorsque tout le monde sera là.

Comme d'habitude, j'étais debout à l'aube pour regarder l'aurore. La matinée passa comme d'habitude. Pendant les deux derniers jours, j'avais fait les préparatif du voyage pour signaler mon absence. Avant de quitter, je caressa la face de Morgal qui dormait puis je quitta sa chambre pour me diriger le port. Pour les besoins de la cause, je n'avais pas emmené mon cheval. J'avais deux épées sous la main. Une normale visible et la magique qui était toujours caché à sa place. Je ne savais pas ce qui pouvait arriver, mais valait mieux être bien équipé.

En arrivant au port, j'ai pu remarquer le navire "El Sagitario". Le Sagitaire... soit le Destin ne m'aimait pas, soit selon Irfan, le destin me testait. Je crois que la première option a une meilleure probabilité. De plus, celui à qui le gouverneur parlait était habillé pareil que lui, mais avait une peau plus bronzé, plus tropicale.

Messieurs, je suppose qu'on doit attendre les trois autres.

Il ne fallut pas longtemps aux deux "ibériques" pour voir venir les invités. Le premier fut Connor qui s'avança vers d'un pas normal. Ĵaspero fit alors une révérence.

Votre Majesté, Bienvenu à bord du "El Sagitario".

Matheus regarda Connor avec suspicion, lorsqu'il entendit "Votre Majesté" de la bouche de son compagnon. Ça, il ne l'avait pas prévu... ou plutôt Ĵaspero ne le lui avait pas annoncé. D'ailleurs il fut aussi très étonner de le voir, au dernière nouvelle c'était une femme qui dirigeais Stormwind. Finalement il imita son homologue, salua l'Empereur, puis prit son ami en aparté. Veillait à parler aussi doucement qu'il le pouvait.

C'est quoi cette affaire, hein ?! C'était pas prévu ça !... Vas-y parles, ton a d'autres des surprises ??!
Tu n'as pas idée...

Les deux hommes se retournèrent et...

Traversant le port d'un pas lent, le Duc en tenue de voyage, s'avança au bras de Lady Karen. Celle-ci portait une tenue digne de Milen Farmer (en plus féminin, quand même): de longues bottes de cuirs, un pantalon en toile, une chemise a jabots, une veste en laine et cachemire et une épée a une main rangée sur son bassin.
Le Duc quant à lui, avait une tenue un peu passe-partout, mais élégante : Pantalon, bottes, chemise a jabots sous un plastron-gilet et un manteau à capuche qui le recouvrais a 80%. Sa main posée sur le pommeau de sa canne en bois noble et travaillée a la feuille d'or, ainsi qu'un joyau ambré (entre orange, brun et doré) finement taillé et reposant discrètement sur le front de la tête de... chamois ? Bouc ? Bouquetin ? Enfin un pommeau en forme de tête de Caprinae.

Il marcha tranquillement, tandis que les rares passants s'inclinèrent. Matheus fit alors les gros yeux et pointa doucement son regard vers son ami.

... Ti... Ti ne m'a pas dit que le Duc venait ! Qu'est-ce que ça signifie, hein ? Idiot, va!
... et bien... euh, yé te l'avais dit... "il y aura quelque passages de marques"... et puis j'avais besoin de toi pour cette mission.
Raaaaaaa ah!! C'est quoi ce plan, hein ? Ti sais très bien que je ne peux pas voir le Duc en peinture!
Yé sais mais... il arrive !

Les deux hommes prirent une attitude plus calme et enjouée... ou plutôt frustré pour le "portugais".

Votre Instance, c'est un plaisir de vous revoir. Ainsi que vous Lady Karen.
... oui, oui... un honneur, monsieur...

Matheus retira son tricorne et fit un baisemain à la dame.

Lady Gladstone, c'est un plaisir... vous êtes venue faire vos salutations ?
Ho ho ho ! ... Non, je suis aussi du voyage, Gouverneur.
Ah... ?

Matheus foudroya du regard son ami, qui déglutît, puis s'inclina.

... Alors c'est avec joie que nous vous accueillions.

Le duc et Karen rendirent le salut, puis regarda Connor.

Votre Majesté... A vrais dire, je ne pensais pas que vous viendriez...

Puis il monta sur le pont, tandis que Karen resta à parler avec Connor. D'une voix calme et chaleureuse.

Votre Majesté. Je sais que le Duc peut paraitre très sévère... mais c'est quelqu'un dévoué au peuples, comme nous tous. Bien que votre femme nous ait annexés, et que nous somme à son service, nous avons pour priorité le peuple. Car c'est lui qui fait tourner l'Empire. Je n'ai bien sur rien contre vous, mais cette épreuve est un test de confiance. Je sais que vous le savez. Que vous réussissez ou perdiez, vous ne perdrez pas votre place... mais vous aurez beaucoup de peine avec les intrigues internes, et autres désagréments qui pourrais s'accroitre au fil des années.

Elle s'arrêta, remit un peu d'ordre dans ses cheveux, puis grimpa au pont.

Ici vous aurez besoin d'allié, nous sommes tous des allié potentiel... Faites les bons choix, et tout ira pour le mieux.

Puis ce fut au tour de Matheus, suivit de Ĵaspero, de monter dans le galion.

J'haussa un sourcil au fil de ces paroles. J'allais avoir affaire à une tension sur le navire et à un test qui continuait. De plus, le voyage s'annonçait difficile au risque des différents monstres qu'on aurait sûrement à affronter. Manquerait plus que Regdar et Martin viennent participer et ça sera le voyage infernal! Ha non, peut-être pas...

J'embarqua pareil sur ce vaisseau qui allait nous servir d'habitation pendant surement des semaines. Ce dit-véhicule attendit quelque minutes avant de larguer les amarres et de nous envoyer vers l'inconnu.

*Peu de jours plus tard*

Je passa à coté du duc tout en lui murmurant quelques mots.

Mr.le Duc, J'ai besoin de vous parler à la cabine.

...Où je m'y rendis moi-même dans l'espoir d'arriver le premier et d'être confortable.

Il faisait beau et chaud, l'eau était calme et le vent parfait pour naviguer. D'ailleurs le... galion ?, était toujours la après une mini-tempête, et une attaque de pirates... qui avait mal finit pour les pirates.

Chacun des passagers vaguaient à ses occupations :
Ĵaspero était à la barre, zyeutant son compas de temps en temps. C'était, il fallait le dire, un accessoire très pratique, gagné aux jeux. La légende raconte qu'il avait appartenu à un "Seigneur Pirate" surement quelque part dans les Caraïbes, et qui permettait à son porteur d'être mené à ce qu'il désirait. Le problème était qu'il n'indiquait pas le nord, même après l'avoir fait réparé plusieurs fois.

Matheus quant à lui observait la carte laissé dans le vieux journal de bord du "Saint-Elme", un navire qui c'était rendu une fois sur l'Île d'Asélandt. Destination de l'El Sagitario.
De temps en temps Matheus levait les yeux, balayant l'horizon a la recherche de créatures fabuleuses (ou du moins de signes). Alors qu'il scruta le document, un bris se fit entendre. C'était le cri d'un oiseau. Il se leva, mais il n'y avait pas de terres en vue...

Une mouette ? (Non, nous ne sommes pas proche d'une terre... peut-être que...)

Le cryptozoologe, regarda plus attentivement le navire, le balayant du regard mais aucun signe d'animaux dans le coin.

... (Ça doit être mon imagination... bref ou j'en étais ?)
Hé Matheus, qu'est-ce qu'il y a ? Tu sembles un peu discret.
J'avais cru entendre un glapitement... mais ça doit être moi.
"Glapitement" Euh... tu veux dire, euh un oiseau c'est ça ?

Ĵaspero imita son ami quelque minute plutôt, et scanna en gros navire. Mais aucunes traces d'un éventuel oiseau. Il reposa alors son regard sur sa boussole, la barre en main.

J'ai rien vu… tu penses a un oiseau invisible ?
… un oiseau invisible ? Je ne pense pas que ça existe… non, ça doit être mon imagination.

Pendant ce temps, Karen se tenait sur le pont, épée en main, exécutant des kata et s'entrainant contre un adversaire imaginaire. Finalement, après dix minutes d'exercice, elle rengaina son épée, sortit un livre, et tout en s'assaillant sur un tonneau le feuilleta.

Le Duc était de son coté, plutôt passif. Se contentant d'écrire sur les feuille d'une sorte de portfolio et regardant de temps en temps l'océan. Tous les passagers se demandèrent ce que le Duc faisait, et tous pensait que c'était surement des notes ou une sorte d'agenda. Voire même un journal de bord.

Alors qu'il s'affairait a son occupation, Connor se déplaça vers lui et lui adressa la parole. Tranquillement il se leva, posa son portfolio et suivit l'Empereur.

A peine était-il hors de vue de l'équipage, qui tous se déplacèrent vers le document, crurieux… et il s'avérait que ce n'était pas des notes… mais un simple jeu du pendu. Mais un petit curieux souleva la feuille qui révéla un dessin très réaliste et détaillé de la vue qu'il avait. Un vrai coup de crayon digne d'un prof d'art.

Pendant ce temps dans la cabine.

Bien, de quoi voulez-vous me parler ?

Le Duc attendit par politesse plusieurs dizaines de secondes dans le silence... mais rien ne semblait venir de Connor, puis les secondes devinrent des minutes... finalement il ferma les yeux puis soupira.

Bon... écoutez, je ne suis pas la pour jouer au devin. Donc si vous avez quelque chose a dire, dites-le, sinon évitez de me déranger.

Il tourna alors les talons et s’avança vers la porte.